Leur vision du monde se structure autour de :
Ils sont plus âgés que la moyenne – ils sont un peu plus représentés dans la tranche 50-64 ans – et plus retraités que la moyenne (2e famille de valeurs la plus retraitée, après les Identitaires). Ils sont plus diplômés que la moyenne des Français. Ils sont plus mariés ou pacsés que la moyenne (lié à leur âge également). Surtout, ils sont plus propriétaires que la moyenne, et surtout propriétaires d’une maison individuelle. Ils sont légèrement plus nombreux en milieu rural, dans des communes de moins de 2000 habitants. Ils ont moins de difficultés financières que la moyenne des Français.
Leurs convictions politiques ne sont pas un marqueur fort de leur identité et leur positionnement politique ne les distinguent pas : ils sont représentatifs de la répartition des votes en France.
Face à la crise climatique, ils ressentent un peu plus d’inquiétude que la moyenne des Français, mais aussi de l’impuissance, ce qui va à l’encontre de leurs valeurs intrinsèques, selon lesquelles on peut tous agir.
L’environnement et le changement climatique constituent la 3e priorité pour la France. Les Stabilisateurs sont marqués par une perméabilité à l’actualité. Ils priorisent beaucoup plus que la moyenne des Français les tensions internationales, liées à la guerre en Ukraine. Cela fait aussi écho à une vision ouverte sur le monde, une prise en compte dans leur lecture de l’échelle internationale.
Dans les impacts les plus préoccupants de la crise climatique, ils pensent un peu plus que la moyenne à la multiplication des catastrophes météorologiques.
Les Stabilisateurs sont une famille de valeurs qui considère l’enjeu environnemental et climatique comme un enjeu universel. Pour 62% des Stabilisateurs, ce sont des sujets qui « préoccupent tout le monde, peu importe son niveau de vie ». Ils rejoignent ici les Militants Désabusés.
L’enjeu de la transmission est un élément important pour les Stabilisateurs. La protection des conditions de vie et de la santé de leurs enfants est un fort vecteur de mobilisation. De même, les Stabilisateurs sont une des famille de valeurs (avec les Militants désabusés) qui considèrent le plus que la crise climatique sera “très préjudiciable pour les générations futures” : ils sont 78% à le penser (vs. 68% en moyenne).
Faire société, c’est l’enjeu de la famille de valeurs que sont les Stabilisateurs. La protection de l’environnement et la lutte contre la crise climatique doivent s’inscrire dans ce projet de société et venir le renforcer. Pour cela, la transition doit :
Les Stabilisateurs sont ainsi 66% à considérer qu’il faut d’abord que « les règles collectives limitent les comportements nocifs pour l’environnement, même si cela limite les choix individuels », contre 57% des répondants en moyenne. C’est la famille de valeurs, avec les Militants Désabusés, qui le pense le plus.
Le pouvoir d’achat est la 1re priorité pour la France pour les Stabilisateurs. Par ailleurs, à choisir entre agir sur le coût de la vie ou d’abord sur la crise environnementale et climatique, ils priorisent la question du coût de la vie (seuls 34% considèrent que l’environnement doit être traité en priorité).
Ainsi, s’ils sont plus propriétaires que la moyenne des Français et ont moins de difficultés financières, cela ne signifie pas pour autant que la question du pouvoir d’achat n’est pas un enjeu pour eux.
Un trait caractérise la famille de valeurs des Stabilisateurs : leur modération dans leurs points de vue, dans leurs discours. Une modération liée à l’enjeu d’harmonie, de « faire société ». Malgré l’importance de l’enjeu environnemental et climatique pour eux, ce sujet ne fait pas exception. C’est un des points majeurs, sinon le point majeur, qui les distingue des Militants Désabusés sur la question climatique, qui ont une approche radicale et systémique du problème, et sont dans une posture de plus forte contestation à l’encontre du gouvernement et des institutions.
S’ils reconnaissent très majoritairement que le système économique n’est pas compatible avec la protection de l’environnement et la lutte contre la crise climatique, les Stabilisateurs se prononcent davantage pour dire qu’il n’est « pas vraiment compatible » plutôt que « pas du tout compatible ».
De même, concernant la nécessité de « changer radicalement nos modes de vie » pour répondre à la crise climatique, les Stabilisateurs vont être moins nombreux que les Militants Désabusés à être en accord avec cette affirmation : 60% vs. 67% des Militants Désabusés.
Les Stabilisateurs sont la 2e famille de valeurs qui ressent le plus faire partie du mouvement en faveur de l’environnement et de l’écologie. Ils sont 72% à avoir le sentiment d’y avoir leur place. Par ailleurs, ils valorisent très fortement l’action des associations et des militants du mouvement climat, qu’ils identifient comme les acteurs qui en font le plus aujourd’hui en France pour faire avancer la protection de l’environnement.
De manière générale, les Stabilisateurs considèrent que nous pouvons, chacun à notre niveau, agir et influer sur la société. C’est une famille de valeurs engagée, qui agit notamment à l’échelle locale. Ils ne pensent pas que “c’est trop difficile pour les gens comme moi d’agir pour protéger l’environnement” : ils sont 62% à être contre cette affirmation (vs. 54% en moyenne).
Ils sont plus mobilisés que la moyenne sur les différentes actions à leur portée. A noter que les Stabilisateurs sont la famille de valeurs qui déclare le plus donner de l’argent à une association lorsqu’une cause lui tient à coeur.
Malgré une légère modération dans la radicalité des changements à apporter dans nos modes de vie, les Stabilisateurs déclarent être prêt à en faire plus, tout en en faisant déjà beaucoup dans leur quotidien.
Quand on les interroge plus en détails, on voit que les Stabilisateurs sont déjà engagés dans une consommation plus locale et durable, moins carnée. C’est d’abord à cette échelle qu’ils agissent dans leur quotidien.
Quand on les interroge sur ce qu’ils sont prêts à faire, on voit que c’est d’abord sur le passage aux énergies renouvelables, même si cela coûte un peu plus cher, qu’ils sont prêts à se mobiliser.
Enfin, si l’on regarde ce qu’ils refuseraient de faire, voire les sujets sur lesquels ils seraient prêt à se mobiliser contre, l’installation d’éoliennes à proximité de chez eux et le renoncement à la maison individuelle ressortent. Leur cadre de vie leur importe et peut les braquer.
Le défi majeur de communication auprès des Stabilisateurs est d’augmenter leur priorisation du sujet climatique pour que :
En effet, les Stabilisateurs sont le segment qui a la capacité de faire la norme mais aussi de faire basculer la société dans cette norme grâce à leur capacité à dialoguer avec d’autres segments de valeur mais aussi à travers leur pouvoir d’achat et le poids électoral (n’étant pas définis par une orientation politique forte).
Pour y arriver, il est clé de :
1/ LEUR MONTRER que préservation du climat rime avec préservation du mode de vie qui leur est cher : l’ordre, l’harmonie, le confort matériel, la transmission.
2/ NOURRIR LEUR RÔLE DE PRESCRIPTEUR en dessinant le rôle qu’ils ont à jouer sur le plan individuel (“faire ma part”, « je participe à mon niveau à l’effort collectif ») et collectif (“je participe à une mobilisation”, “je convaincs autour de moi”).
3/ DESSINER LA SOCIÉTÉ QUE NOUS VOULONS TRANSMETTRE aux génération futures : une société plus juste, plus en paix, de respect d’autrui.
4/ VEILLER à ne pas menacer de rompre l’ordre et la stabilité des choses. Même si un changement est souhaitable, le chaos, le désordre et la radicalité (synonyme d’absence de compromis, de dialogue notamment) ne sont pas souhaitables pour eux.
Dans la communication, trois déplacements permettront de faire évoluer la façon dont on communique pour in fine faire évoluer leur perception du sujet :
La conversation avec les Stabilisateurs peut s’établir autour des thématiques et valeurs que nous avons en commun. Lorsqu’il s’agit de faire un choix de thématique à aborder via des contenus ou une campagne, nous gagnerons leur attention en parlant avec eux de :
Les Stabilisateurs comptent parmi les familles de valeurs qui s’intéressent le plus à l’actualité politique. Ils sont 78% à s’y intéresser, contre 68% en moyenne des Français.
Ils expriment par ailleurs un niveau de confiance plus élevé que certaines autres famille de valeurs, et notamment envers :
Ils ont moins confiance que la moyenne dans les personnes influentes sur les réseaux sociaux pour obtenir des informations fiables sur les sujets qui leur tiennent à coeur ou encore avec les personnes avec qui ils échangent sur des forums. C’est la marque d’une plus faible confiance dans des relais d’informations non-officiels, interpersonnels. Ils expriment également une plus faible confiance envers les responsables syndicaux.
Quelques recommandations d’émetteurs potentiels – qu’il conviendra bien sûr de tester :
Les Stabilisateurs sont des grands consommateurs d’informations, et sont d’ailleurs très perméables à l’actualité dans leurs sujets d’inquiétude et de préoccupations. Les canaux de communication par lesquels ils s’informent en premier :
Chaînes de télévision les plus consommées : TF1, France 2 (1re famille de valeurs sur France 2). A noter que c’est également les plus consommateurs de France 3.
Journaux les plus lus (en format papier ou numérique) : un journal régional, 20minutes
Radio les plus consommées : RTL, France Info
Réseaux sociaux les plus utilisés : Facebook, Youtube
Et je n’oublie jamais de me référer aux conseils et étapes de « mieux parler d’écologie », issus de la synthèse de la recherche en climate communication !