Les recommandations pour Les Militants Désabusés
Les Stabilisateurs

En analysant les systèmes de valeurs et les visions du monde des Militants désabusés et des Stabilisateurs, on trouve des points de convergence importants :

• La vision d’une France inquiète et en colère. Les Stabilisateurs ont tendance à exprimer une inquiétude encore plus forte .
• L’importance de l’équité et de la justice. Ces deux familles de valeurs convergent dans l’idée que les lois doivent permettre de traiter chacun de manière équitable et que nos sociétés ont d’abord besoin de justice.
• Une vision féministe. Ces familles de valeurs s’opposent à l’idée que les hommes et les femmes auraient des rôles distincts à jouer dans la société.
• Engagés. Stabilisateurs comme Militants désabusés sont convaincus que les citoyens ont le pouvoir d’agir et d’influer sur la société. Cette conviction se traduit en un engagement plus fort dans des actions collectives et politiques.
• Informés. Ces deux familles de valeurs sont très consommatrices d’informations et d’actualités, et se retrouvent notamment dans les médias de services publics. Elles expriment par ailleurs une plus grande confiance dans les institutions, les journalistes et un grand nombre d’émetteurs.

Un cadrage de communication qui viserait à toucher et engager à la fois des Militants désabusés et des Stabilisateurs doit également prendre en compte des points de différenciation importants entre ces deux familles de valeurs :

• Militants désabusés et Stabilisateurs ne représentent pas le même corps électoral. Si les premiers survotent pour des partis et candidats de gauche et sous-votent très nettement pour des candidats d’extrême-droite, les Stabilisateurs sont répartis dans tous les électorats, comme la moyenne des Français. Ils se distinguent uniquement par une plus forte participation.
• Les Stabilisateurs accordent plus d’importance au respect, notamment des aînés, à la politesse et à l’autorité que les Militants désabusés.
• Leur lecture des facteurs de réussite diverge, ce qui influencera ensuite leur lecture politique, des inégalités ou encore du rôle de l’Etat. Les Stabilisateurs s’inscrivent dans le cadre nettement majoritaire dans la société française, d’une réussite d’abord liée au travail et à l’effort, tandis que les Militants désabusés se distinguent en la liant plus fortement à la chance et aux circonstances. De ce fait, les Stabilisateurs sont plus méritocratiques que les Militants désbausés.
• Enfin, les Stabilisateurs s’inscrivent dans un engagement plus ancré au local que les Militants désabusés, bien que ces deux segments soient par ailleurs ouverts sur l’international.

Point de départ et de compréhension essentiel : Militants désabusés et Stabilisateurs sont les familles de valeurs qui priorisent aujourd’hui le plus l’environnement et le changement climatique parmi les sujets essentiels pour l’avenir de la France. S’il tend à se réduire depuis 2022, l’écart entre ces deux familles demeure. L’enjeu est de parvenir à renforcer la priorisation et l’engagement des Stabilisateurs, en créant des points de convergence et des ponts avec les Militants désabusés, déjà nettement engagés dans la cause climatique, et qui sont par ailleurs les seuls à placer l’environnement et le changement climatique comme la première priorité pour la France.

Lorsqu’on leur demande ce qui pourrait les pousser à en faire davantage pour lutter contre le changement climatique et protéger l’environnement, les Militants désabusés tout comme les Stabilisateurs déclarent d’abord pour “protéger les conditions de vie et la santé de nos enfants”.

Ces deux familles de valeurs déclarent d’ailleurs plus que les autres que “le changement climatique sera très préjudiciable pour les générations futures”.

Comme l’ensemble des Français, les Militants désabusés et les Stabilisateurs disent que savoir que leur action permettra “préserver les sites naturels et la beauté des paysages” les pousserait à en faire plus. Ce levier de mobilisation, peu activé, est un point qui les rassemble et peut permettre une communication qui dépasse leurs divergences politiques ou leur différence entre modération et radicalité.

En lien avec leurs systèmes de valeurs dans lesquels l’équité, la justice et l’engagement citoyen sont essentiels, ces deux familles de valeurs partagent la vision que des changements importants, pour être acceptables, doivent d’abord être partagés de façon juste entre tous les membres de la société, décidés collectivement et démocratiquement. Militants désabusés et Stabilisateurs se rejoignent également dans l’idée que la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique sont des sujets qui préoccupent tout le monde, quelque soit le niveau de revenu, et ne sont pas des préoccupations réservées aux plus riches ou aux plus éduqués (62% d’accord dans ces deux familles de valeurs vs. 54% en moyenne).

Ces deux familles de valeurs partagent la nécessité de transformer le modèle économique actuel, qu’elles ne jugent pas compatible avec la lutte contre le changement climatique et la préservation de l’environnement. Dans cette transformation systémique, les Militants désabusés expriment une plus forte radicalité : ils sont 86% à déclarer le système économique incompatible avec la lutte contre le changement climatique, contre 79% de Stabilisateurs.

On retrouve cette vision partagée dans leur lecture de la crise énergétique et de l’inflation de 2022/2023. C’est une vision systémique de cette crise qu’elles partagent : elle est d’abord due, selon ces deux familles de valeurs, à la dépendance de nos économies aux énergies fossiles, mais aussi le fait des entreprises du secteur de l’énergie et du pétrole (étude “Hiver à haut risque”, juillet 2022, Destin Commun).

Dans ce changement de modèle, les deux familles de valeurs se rejoignent plus fortement sur le rôle des grandes entreprises que dans les attentes à l’égard du gouvernement. Cela rejoint, là encore, leurs divergences politiques, les Stabilisateurs exprimant une plus grande confiance et adhésion dans le gouvernement actuel.

Militants désabusés et Stabilisateurs sont par ailleurs les deux familles de valeurs les plus en accord avec l’idée que “si l’on retarde nos engagements climatiques, les grandes entreprises continueront à éviter le problème”. C’est ainsi dans des logiques de contraintes et de régulation des grandes entreprises par les pouvoirs publics qu’il est possible de mobiliser conjointement ces familles de valeurs.

Chez les Stabilisateurs, la mobilisation des grandes entreprises rejoint à la fois un enjeu moral de justice et d’équité, mais également une logique d’efficacité.

Lorsqu’on leur demande ce qu’il leur arrive de faire quand une cause les touche, Militants désabusés et Stabilisateurs se distinguent du reste de la population par un plus haut niveau d’engagement déclaré. Les Militants désabusés se retrouvent dans les actions les plus militantes, les Stabilisateurs sont plus donateurs. Ces deux familles de valeurs déclarent également plus suivre très régulièrement les actualités politiques, mais aussi aimer débattre avec les autres et exposer leur opinion au lieu de la dissimuler.

Ce sont les deux familles de valeurs qui se sentent le plus faire pleinement partie du mouvement en faveur de l’environnement et de la lutte contre la crise climatique. Elles considèrent bien moins que les autres familles de valeurs que “c’est trop difficile pour les gens comme moi d’agir pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique”.

Les Stabilisateurs se distinguent par leur ancrage et leur engagement local. Ils sont plus nombreux à déclarer avoir participé à une réunion de quartier sur les 12 derniers mois (16% contre 9% chez les Militants désabusés), mais surtout boire un café ou un verre avec un voisin (63% vs. 43% chez les Militants désabusés) ou encore avoir aider un voisin (66% vs. 51% chez les Militants désabusés). Leur tissu social de proximité est plus fortement développé, ce qui est en fait des alliés importants pour des campagnes locales.

Militants désabusés et Stabilisateurs se rejoignent dans l’idée qu’il est aujourd’hui nécessaire de transformer radicalement nos modes de vie pour faire face à la crise climatique et préserver l’environnement. Comme sur le changement de modèle économique, les Militants désabusés expriment un avis plus tranché (67% d’accord) que les Stabilisateurs (60% d’accord).

Ces deux familles de valeurs sont aussi celles qui adhérent le plus à la sobriété comme une solution souhaitable pour préserver l’environnement et lutter contre le changement climatique.

Dans leur mode de vie au quotidien, si ces deux familles de valeurs se déclarent déjà engagées pour limiter leur impact sur l’environnement, elles sont prêtes à en faire plus. Là aussi, les Militants désabusés expriment une propension un peu plus grande au changement, là où les Stabilisateurs sont un peu plus nombreux à déclarer être déjà au maximum dans leur quotidien. Ici jouent aussi un effet d’âge, les Stabilisateurs, un peu plus âgés, faisant partie de ces générations qui ont le sentiment d’avoir déjà opéré des changements importants dans leur vie.

De manière générale, les Militants désabusés et les Stabilisateurs déclarent un peu plus que la moyenne des Français déjà faire un certain nombre d’actions dans leur quotidien pour limiter l’impact environnemental de leur mode de vie. Ils se distinguent notamment du reste de la population sur leur consommation alimentaire (consommer local et de saison, limiter sa consommation de viande) par rapport à la moyenne des Français.

Les Militants désabusés déclarent nettement plus limiter leur consommation de viande que les Stabilisateurs, et ne plus prendre l’avion et privilégier les transports en commun. Sur ces pratiques où ils semblent être déjà plus engagés, l’enjeu va être de créer un effet d’entraînement plutôt que de rentrer dans une logique de stigmatisation. A l’inverse, les Stabilisateurs sont plus engagés dans une consommation plus locale, déclarant une plus grande capacité à ne plus acheter des produits lointains, et dans le recours à des énergies renouvelables, même si c’est plus cher.

Comme la moyenne des Français, les Militants désabusés et les Stabilisateurs sont d’abord enclins à recourir aux énergies renouvelables, même si cela coûte plus cher. La marge de progression sur cet axe est fort. On voit par ailleurs que leur marge de progression est plus importante que la moyenne.

Les Militants désabusés se distinguent par leur très fort soutien aux éoliennes, acceptant bien plus que la moyenne et que les Stabilisateurs l’installation d’une éolienne à proximité de chez eux.

Par ailleurs, alors que ces deux familles de valeurs déclaraient déjà un peu plus que la moyenne des actions quotidiennes pour limiter l’impact environnemental de leur mode de vie, elles restent dans la moyenne dans ce qu’elles sont prêt à faire plus : elles ne sont pas encore arrivées à saturation ou au maximum de leur engagement individuel. 

La famille de valeurs des Stabilisateurs priorise, bien plus que les autres, l’enjeu de la cohésion sociale. Leur priorité est de construire une société qui permette le vivre-ensemble. Pour cela, les changements, bien que nécessaires, doivent être faits de telle sorte que la cohésion sociale ne s’en trouve pas entamée et que les fractures ou conflits ne soient pas exacerbés.

Les Militants désabusés portent une vision plus radicale des changements, même s’ils partagent un enjeu de justice sociale. Pour eux, c’est avant tout les plus fragiles, les plus précaires, qu’il faut prendre en compte dans les évolutions sociétales et économiques, afin qu’ils n’en soient pas les grands perdants. Les Militants désabusés identifient d’ailleurs bien plus la division entre riches et pauvres comme la principale fracture au sein de notre société que les Stabilisateurs.

Si les Militants désabusés et les Stabilisateurs partagent, en partie, des visions du monde et des valeurs proches, cela ne se traduit pas de la même manière électoralement. Les Stabilisateurs ne sont pas politiquement situés et se retrouvent ainsi, à l’identique que la moyenne des Français, sur tout l’échiquier politique. Les Militants désabusés, quant à eux, votent très majoritairement pour des partis et candidats de gauche, et accordent aujourd’hui le plus leur confiance à la France Insoumise.

Politiquement, les Militants désabusés se situent aujourd’hui dans une posture de contestation et d’opposition. Les Stabilisateurs sont bien plus dans une lecture d’impuissance du politique, face aux crises multiples mais plus encore face aux grandes entreprises et au monde économique.

Si les Stabilisateurs reconnaissent bien la nécessité de changements, tant des modes de vie que du modèle économique actuel, pour faire face à la crise climatique, ces changements ne sont pas pensés de manière radicale mais graduelle. L’idée de changements révolutionnaires les inquiète, par les fractures sociétales et conflits qu’ils risqueraient d’entraîner. 

Les Stabilisateurs sont ainsi 52% à considérer notre modèle économique “pas vraiment compatible avec la lutte contre le changement climatique”, contre 40% des Militants désabusés. Ces derniers sont par contre 46% à considérer ce modèle économique “pas du tout compatible avec la lutte contre le changement climatique”, tandis que les Stabilisateurs ne sont que 27% à exprimer cette opinion plus radicale. Ces variations autour du degré de radicalité des réponses choisies sont systématiques et révélatrices de cette différence entre les deux segments.

Les Stabilisateurs sont plus favorables à des changements progressifs, mais surtout construits dans le dialogue. Alors même qu’ils considèrent que les grandes entreprises doivent changer, voire être encadrées et contraintes, ils expriment plus spontanément l’idée, lors de groupes de discussion, que “c’est dommage que ça ne vienne pas d’elles.” Leur idéal est d’abord fait d’incitation, de construction commune, de dialogue. Cette vision dessine des changements par étape, progressifs et une articulation entre responsabilités individuelle et collective plutôt qu’une vision d’un grand soir.

Les Militants désabusés portent d’abord des changements systémiques importants, et l’idée d’une urgence à agir. La radicalité des changements n’est pas un frein pour cette famille de valeurs, tant que ces changements assurent dans le même temps la justice sociale.

Stabilisateurs et Militants désabusés se distinguent dans leur rapport à l’énergie nucléaire : les Stabilisateurs portent la vision d’un mix énergétique dans lequel le nucléaire est pleinement inclus, tandis que les Militants désabusés sont bien plus nettement opposés au nucléaire. Pour les Stabilisateurs, le nucléaire est gage de souveraineté énergétique, d’un approvisionnement fiable et moins cher.

Au-delà de l’énergie nucléaire, ces deux familles de valeurs se rejoignent dans un soutien aux énergies renouvelables.

S’adresser et engager ces deux familles de valeurs en même temps peut avoir pour objectif principal d’en faire des ambassadeurs de l’engagement mais aussi des solutions face à la crise climatique.

Pour y parvenir, la communication doit s’appuyer sur les éléments que ces familles ont en commun :

• La crise climatique est une évidence. Ces familles de valeurs ne sont plus à convaincre. Elles partagent l’inquiétude et la conscience des impacts aujourd’hui mais encore plus pour l’avenir. L’enjeu est donc de les amener plus loin, de nourrir leur soif de compréhension du sujet. Cela peut passer par des formats longs (enquêtes, podcast, longues émissions), des contenus permettant de développer les argumentaires. Les paroles d’experts seront valorisées. Ces publics seront réceptifs à des comparatifs internationaux. Plutôt que de commenter les polémiques (politiques, médiatiques…), il sera pertinent de les contextualiser, dans une logique de prise de recul. Alimenter leur compréhension du sujet participera à renforcer leur priorisation de celui-ci.

• Faire le lien entre enjeux climatiques et sociaux. L’explication de la crise climatique et des mesures pour y faire face doit être pleinement associée aux enjeux sociaux, aux difficultés face au coût de la vie et à la question des inégalités. Ces familles sont sensibles à un discours qui permette de lier lutte contre le changement climatique et lutte contre les inégalités. A l’inverse, délier voire opposer ces deux causes risque de les désengager.

• Encourager et rendre possible l’engagement citoyen et collectif. Ces familles de valeurs considèrent le rôle et le pouvoir du citoyen, des individus, comme essentiels dans la société. Il est donc important de mettre le citoyen au centre de sa communication et de donner des possibilités et des moyens de s’engager et d’agir. Pour ces deux familles de valeurs, déjà plus engagées que les autres, il est possible de proposer des modalités d’actions variées, jusqu’aux plus engageantes (ambassadeurs, dialoguer avec d’autres, interpeller/écrire à des élus, notamment locaux et dans une logique transpartisane). Des actions de consultation et de participation citoyenne feront également écho à ces familles de valeurs, tout comme l’engagement dans des luttes locales. L’action et l’engagement climatique doivent être présentés comme des moments collectifs et fédérateurs.

• Valoriser l’engagement citoyen et son impact. Les efforts individuels, notamment les changements dans les modes de vie, doivent être valorisés et reconnus, et non minimisés, tout en expliquant l’impact de chaque action et le rôle de chaque acteur. Montrer des choses qui changent et qui avancent dans le bon sens est également important, pour alimenter la soif d’optimisme et de foi dans le collectif des Stabilisateurs et la détermination des Militants désabusés. Cette valorisation des actions et des victoires obtenues peut également se faire en inscrivant les engagements actuels dans une continuité de luttes historiques.

• Encadrer les grandes entreprises. Stabilisateurs et Militants désabusés partagent une même lecture de la responsabilité des grandes entreprises. Angler la communication autour de celles-ci, mais également du rôle de l’Etat dans leur encadrement et régulation, est un axe de rassemblement possible. Dans ce cadre, il est également possible de valoriser et d’expliquer la nécessité de planification qui revient à l’Etat.

Des thèmes en commun :

• La crise climatique en tant que telle : mieux la comprendre, ses causes et ses conséquences multiples
• Les enfants, les générations futures
• L’économie, le changement de modèle économique
• Les enjeux énergétiques, le développement des énergies renouvelables
• Le pouvoir citoyen, l’engagement citoyen
• Le partage de l’effort, la transition juste
• L’international : l’actualité internationale, les impacts des changements climatiques dans les pays les plus exposés, la comparaison de la politique française avec d’autres pays.
• Les solutions face à la crise climatique, les alternatives développées, les initiatives positives.
• Les mobilités alternatives : train, vélo, le développement des transports en commun
• L’alimentation : la consommation de viande, la transition alimentaire, les enjeux agricoles
• La réparation du lien social, la constitution de communautés rendue possible par les luttes et alternatives

La communication a intérêt à être développée sur un ton ancré sur les faits, sur la nécessité de changements qui se dessinent par étapes. En cela, elle sera d’abord rationnelle et pédagogique. Mais la force de l’argumentaire lui permettra d’être ferme, déterminé voire radical. Il est important de garder une touche d’optimisme, qui s’appuie sur les solutions et les initiatives développées.

En résumé, un ton volontariste, déterminé, concret et aspirationnel.

• Présenter la révolution comme seul horizon.
• Chercher la polémique ou commenter des polémiques. Ne pas prendre part à des querelles partisanes.
• Une communication qui tombe dans le jeunisme au lieu de valoriser l’intergénérationnel. A l’inverse, faire attention aux représentations, aux incarnations. De même, il est possible de valoriser les traditions, pour montrer leurs évolutions, de manière positive, plutôt que de s’inscrire en rupture.
• Jouer sur le clash des générations. 
• S’associer à un parti politique spécifique, se faire le relais de personnalités politiques.
• Construire une communication, dans son vocabulaire, mais aussi dans son référentiel graphique, trop largement empreinte d’un référentiel de gauche 
• Occulter les enjeux sociaux, et notamment la question du pouvoir d’achat, des difficultés économiques quotidiennes.
• Construire une communication de critique systématique du gouvernement en place. Construire plutôt une critique des politiques publiques et des décisions politiques.
• Accroître l’anxiété en étant dans une communication uniquement négative et catastrophique.
• Dévaloriser les actions individuelles réalisées, notamment les changements dans le quotidien ou les modes de consommation. La notion de “petits gestes” va dans le sens de cette dévalorisation. Ne pas tomber dans la culpabilisation individuelle.
• Développer des actions violentes, de troubles majeurs à l’ordre public.

Stabilisateurs et Militants désabusés se rejoignent dans certaines de leurs consommations médiatiques. Ces deux familles de valeurs ont une très forte consommation de l’actualité, notamment politique, des informations.

Ce qui les distinguent :

• Une consommation de la télévision bien plus importante par les Stabilisateurs.
• Les Militants désabusés sont plus consommateurs de réseaux sociaux que les Stabilisateurs.

Leurs canaux médiatiques communs :

• Télévision : France 2, TF1, Arte, France 5, France Info. Des émissions d’approfondissement et de débat ont un fort potentiel (C à vous, C dans l’air, C ce soir, C politique), ainsi que des émissions d’enquête, d’investigation (Enquête exclusive, Complément d’enquête).
• Radio : France Info, RTL, France Inter
• Presse : la presse quotidienne régionale, Le Monde, Mediapart
• Réseaux sociaux : Facebook, Youtube, Instagram

Ces deux familles expriment une forte confiance dans les experts et les scientifiques. Elles expriment également plus de confiance dans les journalistes des médias qu’elles suivent. La présence médiatique est donc un canal stratégique pour adresser ces familles de valeurs. Enfin, elles expriment toutes les deux plus de confiance dans les dirigeants et représentants d’associations soutenues que les autres familles de valeurs.

Quelques idées d’émetteurs communs potentiels : 

• les représentants du GIEC, des scientifiques
• des représentants d’associations de solidarité (Fondation Abbé Pierre, Secours catholique, Secours populaire, Croix-Rouge…)
• Des organisations faisant le lien entre environnement et inégalités
• Des bénévoles, militants de groupes locaux, des représentants de luttes locales
• Des journalistes, présentateurs connus : Ali Badou, Elise Lucet, Samuel Etienne, Michel Denisot
• Des journalistes spécialisés, portant un discours fort : Salomé Saqué, Paloma Moritz
• Des personnalités populaires : Vincent Lindon, Josiane Balasko
• Des victimes des conséquences du changement climatique, en France et à l’international
• Des icônes politiques internationales (Obama, Lula)
• La SNCF
• Des directeurs d’hôpitaux, des médecins, le personnel de santé
• Des familles qui agissent ensemble (intergénérationnel).