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Les recommandations pour Les Militants Désabusés
Les Laissés pour compte

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Les valeurs et les visions du monde qui les rassemblent

Le rôle de la chance et des circonstances, équité, justice, liberté : les convergences dans leurs systèmes de valeurs

En analysant les systèmes de valeurs et les visions du monde des Militants désabusés et des Laissés pour compte, des points de convergence se dessinent nettement :

  • La vision d’une France inquiète et en colère. Ces deux familles de valeurs partagent cette vision, et notamment une colère de fond. Les Laissés pour compte ont néanmoins une vision plus pessimiste de l’avenir de la France et perçoivent plus encore le monde comme dangereux.
  • L’importance de l’équité et de la justice. Ces deux familles de valeurs convergent dans l’idée que les lois doivent permettre de traiter chacun de manière équitable et que nos sociétés ont d’abord besoin de justice.
  • La liberté individuelle. Pour ces deux familles de valeurs, chacun devrait pouvoir mener sa vie comme bon lui semble, tant que cela ne nuit à personne.
  • La chance et les circonstance comme facteur de réussite. Ce qui les différencie sans doute le plus de toutes les autres familles de valeurs est leur adhésion commune, bien plus importante, à l’idée que la réussite est le fait de chance et des circonstances, plus que du travail et de l’effort.
  • Par ailleurs, ce sont les deux familles de valeurs qui ont le moins voté pour E. Macron lors de l’élection présidentielle de 2022 (sans pour autant représenter par ailleurs le même corps électoral).

Des différences importantes à prendre en compte

Une communication ou action qui viserait à toucher et engager à la fois des Militants désabusés et des Laissés pour compte doit également prendre en compte des points de différenciation importants entre ces deux familles de valeurs :

  • Un rapport différent à l’autorité. Les Laissés pour compte font partie des familles de valeurs qui valorisent l’autorité, le respect des aînés, la raison, la politesse et considèrent que la France a besoin d’un vrai chef. En cela, ils se rapprochent par exemple des Identitaires. A l’inverse, les Militants désabusés valorisent l’indépendance, la curiosité, l’autonomie et la créativité. Le rapport à l’ordre, aux règles, aux figures d’autorité, par exemple, différera donc entre ces deux familles de valeurs.
  • Le pouvoir d’agir. Les Militants désabusés considèrent bien plus que les Laissés pour compte avoir le contrôle sur leur propre vie et que les citoyens ont le pouvoir d’influer sur la société. Ces différentes visions entraînent un écart dans le niveau d’engagement de ces deux familles, notamment dans les actions collectives ou qui visent à peser sur l’évolution de la société. Les Laissés pour compte sont marqués par un niveau d’engagement bien moins important que les Militants désabusés.
  • Exprimer ses opinions, débattre, suivre la politique. Contrairement aux Militants désabusés, les Laissés pour compte n’aiment pas débattre et ont tendance à cacher leurs opinions. Ils suivent moins la politique, et sont plus distants des informations et des médias traditionnels.
  • Une identité différente.  Un attachement au monde, à l’échelle globale des Militants désabusés, tandis que les Laissés pour compte rattachent d’abord leur identité à l’échelle nationale, voire locale.
  • Un positionnement politique différencié. Si les Militants désabusés se reconnaissent très nettement dans les valeurs et le référentiel de gauche, et votent massivement pour des partis et des candidats de gauche (et sous-votent très nettement pour l’extrême-droite), ce n’est pas le cas des Laissés pour compte. Ces derniers sont les plus nombreux à ne pas se positionner sur une échelle gauche-droite (34% ne se positionnent pas vs. 17% des Militants désabusés). Lorsqu’ils votent, étant par ailleurs sur-représentés parmi les abstentionnistes, ils se tournent d’abord vers Marine Le Pen.

Des perceptions communes sur la crise climatique

Reconnaissance du changement climatique et inquiétude

Militants désabusés et Laissés pour compte reconnaissent que le changement climatique est causé par l’activité humaine, même si les Militants désabusés le reconnaissent de manière plus unanime encore.

Ces deux familles de valeurs partagent également l’idée que les changements climatiques seront très préjudiciables pour les générations futures, et que celles-ci n’arriveront pas à s’adapter et à vivre avec le changement climatique. Elles partagent une vision pessimiste de l’avenir et de l’impact de la crise climatique pour les prochaines générations.

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Les générations futures n'arriveront pas à s'adapter à la crise climatique : une vision partagée par les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Êtes-vous d'accord ou pas avec l'affirmation suivante : "Même si c'est difficile, les générations futures s'adapteront et arriveront à vivre avec le changement climatique" ? Réponse : Pas vraiment d'accord et pas du tout d'accord

 

Parmi les impacts du changement climatique qui les inquiètent le plus, ces deux familles de valeurs, comme la moyenne des Français, citent d’abord “la multiplication des catastrophes météorologiques”. Ces phénomènes, visibles, à fort impact médiatiques, et se déroulant déjà en France, marquent bien les esprits. C’est un Laissé pour compte sur deux qui le sélectionne.

La technologie n’est pas la solution

Le rapport à la technologie est un pont net entre ces deux familles de valeurs. De manière générale, elles partagent l’idée que ce n’est pas par la technologie que viendra la solution. Ce rejet de la solution technologique est corrélée avec leur reconnaissance de la nécessité de changer en profondeur de modèle de société.

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Les avancées technologiques ne sont pas la solution pour les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Êtes-vous d'accord ou non avec l'affirmation suivante : "Il n'est pas utile de changer nos modes de vie et notre modèle économique car les avancées technologiques permettront de résoudre les problèmes liés à la dégradation de l'environnement et au changement climatique" ?

 

Par ailleurs, ce sont les deux familles de valeurs qui considèrent le moins l’énergie nucléaire comme une solution rapide et efficace face à la crise climatique.

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L'énergie nucléaire n'est pas une réponse rapide à la crise climatique pour les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Êtes-vous d'accord ou non avec l'affirmation suivante : "L'énergie nucléaire doit être développée si l'on veut agir rapidement sur le changement climatique" ?

Changer le système et nos modes de vie

Ce sont les deux familles de valeurs qui reconnaissent le plus, avec l’opinion la plus tranchée, qu’il va falloir transformer notre modèle économique, considérés comme pas compatible, mais encore plus “pas du tout compatible”, avec la lutte contre le changement climatique. Les Militants désabusés portent, dans leur lecture du monde, le besoin de ce changement systémique, car à l’origine des différences et des inégalités. Les Laissés pour compte partagent cette lecture de l’effet de la chance et des circonstances sur les parcours de vie, que seul le modèle de société doit venir corriger. Mais plus encore, ils ressentent dans leur quotidien les effets d’un modèle économique qui dysfonctionne, et sont donc plus prompts à appeler à son changement.

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Un modèle économique jugé totalement incompatible avec la lutte contre la crise climatique pour les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Pensez-vous que notre modèle économique est compatible avec la préservation de l'environnement et la lutte contre le changement climatique ?

 

De la même façon, ce sont les deux familles de valeurs qui considèrent le plus qu’il va falloir transformer nos modes de vie pour protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique.

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Changer radicalement nos modes de vie face à la crise climatique : une vision qui rassemble Militants désabusés et Laissés pour compte
Pour protéger l'environnement et lutter contre le changement climatique, il va falloir transformer radicalement nos modes de vie.

Préserver les sites naturels et la beauté de la nature : un levier commun

Tant parmi les Militants désabusés que les Laissés pour compte, on compte une personne sur deux qui déclare être prête à en faire plus en faveur de l’environnement si cela permet de protéger les sites naturels et la beauté de la nature. Ce levier, très largement partagé, réunit aussi ces deux familles de valeurs.

A l’inverse, ces deux familles de valeurs sont celles qui déclarent le moins être prêtes à se  mobiliser davantage en faveur de l’environnement afin de soutenir l’activité économique en France. Au-delà de la priorisation d’autres leviers, on peut entendre ici, chez les Laissés pour compte notamment, le scepticisme à croire en un développement d’emplois en France et de ressources du fait de la transition écologique.

Les Laissés pour compte sont d’ailleurs la famille de valeurs qui considèrent le moins comme crédible ce texte : “Lutter contre le changement climatique permettra de créer des emplois de qualité pour les Français. Aujourd’hui, les gens ont envie de travailler dans des métiers qui ont du sens et des secteurs qui seront essentiels à la transition écologique”. Ils ne sont que 53% à le considérer comme crédible, contre 67% des répondants en moyenne.

Un autre levier : la critique et la défiance envers le gouvernement

De manière générale, les Laissés pour compte expriment peu de confiance envers différents acteurs institutionnels ou médiatiques. Leur confiance est d’abord tournée vers leurs proches, les acteurs de proximité et leurs pairs. Néanmoins, Militants désabusés et Laissés pour compte se rejoignent dans une défiance forte envers les membres du gouvernement actuel.

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Un très faible niveau de confiance dans le gouvernement exprimé par les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Parmi les acteurs suivants, quels sont ceux auxquels vous faites le plus confiance pour obtenir des informations fiables sur les sujets importants d'aujourd'hui ?

 

Ce sont également les deux familles de valeurs les plus critiques quant à l’action du gouvernement en matière d’environnement.

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Un jugement critique de l'action environnementale du gouvernement par les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Selon vous, parmi les acteurs suivants, lequel ou lesquels en font le plus pour faire avancer la protection de l'environnement aujourd'hui en France ?

 

En juillet 2022, alors que la hausse des prix était déjà entamée, les Laissés pour compte exprimaient une lecture politique de la crise, désignant le gouvernement comme responsable de cette hausse. Lorsqu’il est question d’environnement, les Militants désabusés expriment l’opinion la plus critique envers le gouvernement. Mais lorsqu’il est question du coût de la vie, les Laissés pour compte sont plus critiques encore.

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Le gouvernement désigné comme responsable de la hausse des prix par les Laissés pour compte
Selon vous, quel est / quels sont le(s) responsable(s) de la hausse des prix ? Jusqu'à 4 réponses possibles

Arriver à engager les Laissés pour compte

Des Laissés pour compte sans pouvoir d’agir

Quand on demande ce qu’ils ressentent en pensant au changement climatique, comme la moyenne des Français, ces deux familles de valeurs choisissent majoritairement “l’inquiétude”. Mais, “la colère” est plus citée chez les Militants désabusés que dans la moyenne de la population, tandis que les Laissés pour compte vont être plus nombreux que la moyenne à choisir “l’impuissance”.

Les Laissés pour compte sont 45% à être d’accord avec l’idée selon laquelle “c’est trop difficile pour des gens comme moi d’agir pour protéger l’environnement et lutter contre la crise climatique”, tandis que les Militants désabusés ne sont que 30% à le penser. 

Les Laissés pour compte expriment bien plus des marqueurs d’impuissance, de manque d’agentivité. Ils sont ainsi ceux qui déclarent le plus ne pas se sentir assez informés sur ce qu’ils peuvent faire et ne pas avoir les moyens financiers pour agir à leur niveau.

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Un niveau d'agentivité très différent entre Militants désabusés et Laissés pour compte
Êtes-vous d'accord avec les affirmations suivantes ? Réponse : d'accord
undefined ... Je n'ai pas les moyens financiers d'agir à mon niveau en faveur de l'environnement et du climat
undefined ... Je ne me sens pas assez informé sur ce que je peux faire à mon niveau pour agir efficacement en faveur de l'environnement et du climat
Militants désabusés
Identitaires
Libéraux optimistes
Stabilisateurs
Attentistes
Laissés pour compte
Moyenne

 

Militants désabusés et Laissés pour compte partagent autant l’idée (61% d’accord) qu’ils se retrouvent souvent face à des exigences difficilement conciliables pour agir à leur niveau en faveur de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique.

Des modes de vie et des actions quotidiennes individuelles différenciées

De manière générale, les Militants désabusés ont une évaluation plus positive de leurs modes de vie au regard de son impact sur l’environnement : 49% d’entre eux le jugent moins polluant que la moyenne, tandis que les Laissés pour compte ne sont que 35% à le penser, et sont par contre 52% à le considérer dans la moyenne.

Lorsque l’on regarde ce qu’ils font déjà au quotidien, on voit, de manière générale, des pratiques écologiques déjà plus fortement enracinées chez les Militants désabusés. Un écart se dessine notamment sur la consommation alimentaire, notamment limitation de la consommation de viande (mais sur ce sujet, les Militants désabusés devancent de loin toutes les autres familles de valeurs), mais aussi le fait de consommer uniquement des fruits et légumes locaux et de saison. Dans le registre de la consommation, on voit également que les Laissés pour compte déclarent moins limiter leurs achats de produits lointains, importés. Un écart se creuse également sur les modes de transports, les Militants désabusés ayant déjà plus adoptés les transports en commun.

A noter, concernant les transports, que les Laissés pour compte sont plus nombreux à déclarer ne pas prendre l’avion, devançant même les Militants désabusés.

Sur ces écart de pratiques du quotidien, l’enjeu sera de créer une spirale d’entrainement plutôt que de tomber dans le piège de la stigmatisation et de la culpabilisation, qui risquent d’activer ou de renforcer une résistance au changement des Laissés pour compte.

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Un niveau d'actions environnementales du quotidien différent entre Militants désabusés et Laissés pour compte
Pour lutter contre la dégradation de l'environnement et le changement climatique, seriez-vous prêt à... Réponse : Je le fais déjà + Je le fais déjà et j'encourage mes proches à le faire

 

Si l’on regarde maintenant les différences sur les efforts que chacune de ces familles de valeurs serait prête à faire, pour limiter l’impact de leur mode de vie et de leur quotidien sur l’environnement, là encore des différences se dessinent. De manière générale, si les Militants désabusés sont 57% à déclarer déjà en fait beaucoup mais être prêt à en faire plus, c’est le  cas de 48% des Laissés pour compte. Les Laissés pour compte sont 19% à déclarer déjà être au maximum et ne pouvoir en faire plus, contre 13% des Militants désabusés.

Quand on analyse le détails des actions, on voit que ce sont sur des changements de consommation que les écarts entre les deux familles de valeurs sont les moins grands : consommer plus local et de saison, limiter les produits importés, et avoir une consommation moins carnée. Le recours à des énergies renouvelables suscite moins l’adhésion des Laissés pour compte, du fait du coût supplémentaire qui y est associé (« même si c’est plus cher »).

 

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Les Laissés pour compte déclarent moins être prêts à en faire plus dans leur quotidien
S'agissant de la protection de l'environnement et de la lutte contre le changement climatique, diriez-vous qu'au quotidien...
Je fais déjà le maximum et je ne pourrais pas en faire plus
J'en fais beaucoup mais j'aimerais en faire plus
Je n'en fais pas beaucoup mais j'aimerais en faire plus
Je n'en fais pas beaucoup mais je n'ai pas envie d'en faire plus
Je ne sais pas
Ensemble des répondants
Je fais déjà le maximum et je ne pourrais pas en faire plus
18%
J'en fais beaucoup mais j'aimerais en faire plus
52%
Je n'en fais pas beaucoup mais j'aimerais en faire plus
20%
Je n'en fais pas beaucoup mais je n'ai pas envie d'en faire plus
4%
Je ne sais pas
6%
Laissés pour compte
Je fais déjà le maximum et je ne pourrais pas en faire plus
19%
J'en fais beaucoup mais j'aimerais en faire plus
48%
Je n'en fais pas beaucoup mais j'aimerais en faire plus
20%
Je n'en fais pas beaucoup mais je n'ai pas envie d'en faire plus
4%
Je ne sais pas
9%
Militants désabusés
Je fais déjà le maximum et je ne pourrais pas en faire plus
13%
J'en fais beaucoup mais j'aimerais en faire plus
57%
Je n'en fais pas beaucoup mais j'aimerais en faire plus
22%
Je n'en fais pas beaucoup mais je n'ai pas envie d'en faire plus
4%
Je ne sais pas
5%
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Ce qu'ils sont prêts à faire en plus au quotidien
Pour lutter contre la dégradation de l'environnement et le changement climatique, seriez-vous prêt à... Réponse : Je serais prêt à le faire

Des niveaux d’engagement collectifs nettement différents

On observe des écarts encore plus importants dans le rapport des Militants désabusés et des Laissés pour compte aux différentes formes de mobilisation.

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Un niveau de mobilisation nettement différencié entre Militants désabusés et Laissés pour compte
Quand un sujet ou une cause vous touche, vous arrive-t-il pour le/la soutenir de...

 

Faible niveau d’agentivité, moindre engagement dans les différentes formes de mobilisation : de manière générale, les Laissés pour compte, à la différence des Militants désabusés, n’ont que peu confiance dans l’impact de leur voix et de leurs actions sur l’ensemble de la société.

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A l'inverse des Militants désabusés, les Laissés pour compte ne croient pas en la capacité des citoyens d'influer sur la société
Par leurs choix et leurs actions, les citoyens peuvent changer la société

 

Les Laissés pour compte sont ainsi plus enclins à se tourner vers des discours de “climate delay”, notamment l’idée selon laquelle “changer mes comportements pour protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique ne sert à rien car les plus gros pollueurs ne font quasiment rien” : ils sont 61% à être d’accord avec cette affirmation, contre 46% des Militants désabusés, famille de valeurs le moins en accord avec cette idée.

Adresser concrètement la question du pouvoir d'achat

Une reconnaissance commune des inégalités sociales

Militants désabusés et Laissés pour compte partagent la vision, avec une intensité néanmoins variable, d’une société d’abord divisée autour du clivage entre riches et pauvres. Cette vision vient nourrir leur aspiration à un changement de modèle de société, notamment de modèle économique, et leur attention particulière aux enjeux de justice sociale.

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La division entre riches et pauvres, la plus structurante pour les Militants désabusés et les Laissés pour compte
Selon vous, quelles sont les divisions les plus fortes dans notre société aujourd'hui ?

La priorité partagée du pouvoir d’achat, mais pas de même intensité

Comme la moyenne des Français, Militants désabusés et Laissés pour compte se retrouvent dans une forte priorisation de la question du pouvoir d’achat. Mais l’intensité de cette priorisation est très différente. Si les Laissés pour compte sont 71% à mettre le pouvoir d’achat dans leur trois grandes priorités en 2022, puis 66% en 2023, en en faisant la première loin devant les autres, les Militants désabusés sont 51% à prioriser ce sujet en 2022 puis 46% en 2023. De fait, le pouvoir d’achat arrive après l’environnement et le changement climatique dans le classement des grandes priorités du pays par les Militants désabusés.

Cette différence de priorisation et d’intensité traduit des prismes de lecture différents de ces deux familles de valeurs sur l’importance du coût de la vie dans leur lecture de la société.

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La priorité du pouvoir d'achat
Parmi les sujets suivants, quels sont ceux qui vous préoccupent le plus en pensant à la situation du pays ? 3 réponses possibles
Données
2023undefined
2022
2023

 

L’écart entre Laissés pour compte et Militants désabusés apparaît d’autant plus lorsqu’on leur demande de choisir, de manière binaire, entre la priorisation de l’environnement et celle du pouvoir d’achat. Si les Militants désabusés sont un peu plus enclins que la moyenne à prioriser avant tout l’action environnementale et climatique, ce n’est pas le cas des Laissés pour compte. Il convient donc de toujours dépasser cette opposition et cette binarité.

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Prioriser l'environnement sur le coût de la vie : une différence entre Militants désabusés et Laissés pour compte
L'Etat doit donner la priorité à la protection de l'environnement et la lutte contre le changement climatique, quitte à aller moins vite sur la question du coût de la vie.

Parlons Climat tant aux Militants désabusés qu'aux Laissés pour compte pour changer le système en profondeur

Les cadres de communication

  • Changer de modèle, changer de système. Ces deux familles de valeurs partagent une critique du système économique, des inégalités, de la montée de la précarité. Face à ce modèle qui dysfonctionne, elles reconnaissent le besoin d’un changement profond. Elles peuvent être un soutien fort à des demandes de changements systémiques. Néanmoins, pour arriver à engager les Laissés pour compte, ce changement de modèle doit être ramené à leurs préoccupations quotidiennes, aux défis auxquels ils sont confrontés. Il est nécessaire de rapprocher le changement de système à un bénéfice personnel, du quotidien, pour eux. Du fait d’un positionnement politique différencié, ce changement de modèle ne doit pas être porté avec un seul référentiel / vocabulaire associés à la gauche, au risque de ne pas engagés les Laissés pour compte.
  • Dénoncer les injustices. Le deux poids deux mesures est un facteur d’indignation fort pour ces deux familles de valeurs. Illustrer ces injustices par des exemples concrets, une identification forte permettra de renforcer la compréhension et l’identification à ces inégalités. Les cadrages montrant les différences entre “les gros” et “les petits” rentrent en résonance avec ces familles, par sensibilité aigüe au sujet des inégalités pour les Militants désabusés, par identification aux petits pour les Laissés pour compte.
  • Climat, pouvoir d’achat, même combat. La lutte contre la crise climatique et la préservation de l’environnement peuvent et doivent être lié à des enjeux sociaux, de lutte contre la précarité, mais aussi plus concrètement de préservation du pouvoir d’achat, d’un niveau de vie. C’est en montrant ces liens concrets, et ce qu’un changement de modèle économique et de société peut permettre d’obtenir en plus, que la mobilisation commune de ces deux familles de valeurs peut se faire.
  • Rendre l’action accessible, faire front commun. Pour unir dans la mobilisation ces deux familles de valeurs, le défi sera de susciter la mobilisation des Laissés pour compte. Pour cela, il faut à la fois qu’ils se sentent concernés par celle-ci, inclus dans les personnes à la fois mobilisées et soutenues. Des figures d’identification, mais aussi un discours parlant des classes moyennes, et non pas seulement des plus précaires, des plus modestes, est important. Il est aussi nécessaire de rendre les modalités d’actions à la fois compréhensibles, accessibles, mais de démontrer, d’expliquer les effets générés. Par ailleurs, le caractère collectif de la mobilisation doit être valorisé, pour les liens qu’il permet, le sentiment de communauté de lutte, de soutien mutuel et de poids, de visibilité retrouvés dans la société.
  • Le local avant le global. Ancrer les mobilisations, les messages au local, sur des exemples identifiés et identifiable, permettra de renforcer l’intérêt et la capacité de mobilisation des Laissés pour compte. Ce qui n’empêche pas d’expliquer les implications plus globales. Mais un ancrage reste nécessaire, les Laissés pour compte s’identifiant avant tout au local et au national.

Les thèmes et valeurs partagées pour structurer la communication

Des thèmes en commun :

  • Le coût de la vie, la précarité, les enjeux sociaux
  • L’économie
  • L’impact des catastrophes météorologiques
  • Les inégalités sociales
  • Le local, les territoires
  • La nature
  • L’emploi, le chômage, les retraites
  • Les enfants
  • La santé
  • La pollution
  • La dénonciation de la société de consommation, la publicité
  • Les services publics
  • La dénonciation des abus
  • Les bénéfices de la transition

Des valeurs communes : 

  • La liberté
  • L’équité
  • La justice
  • L’autonomie
  • La justice sociale
  • La solidarité
  • L’empathie

Le ton de la communication

Le ton de la communication doit trouver un équilibre pour être à la fois concret et indigné. Le ton peut ainsi être indigné, assumer une colère, et être vindicatif. Mais dans le même temps, il devra revêtir une forme de pragmatisme, apparaître concret et accessible. Il peut également être bienveillant, empathique envers les personnes impactées et les personnes les plus fragiles.

Les erreurs à éviter

  • Centrer le discours sur une dimension internationale avant tout.
  • Construire son discours autour de grands principes théoriques, de grands enjeux abstraits.
  • Parler macro et technique, en milliards, en sigle et en jargon.
  • Stigmatiser certains modes de vie, comme l’utilisation de la voiture par exemple.
  • Ne parler que des plus précaires et des plus fragiles et pas des classes moyennes alors que les Laissés pour compte se reconnaissent d’abord dans les classes moyennes et ont justement peur de basculer dans la précarité.
  • Tenir un discours qui part du principe, sans le démontrer, que politiquement, la gauche est la solution.
  • S’appuyer sur des figures très partisanes.
  • Alimenter un très fort pessimisme, source d’impuissance.

Des canaux de communication communs

Ces deux familles de valeurs ne partagent pas une même consommation médiatique. Néanmoins, des lignes de convergences peuvent être trouvées :

  • TV : TF1, France 2, M6, France 3
  • Presse : la presse quotidienne régionale, 20 minutes
  • Radio : RTL, RTL2
  • Réseaux sociaux : Facebook, Youtube, Instagram

Des émetteurs capables de s’adresser à ces deux familles de valeurs

Ces deux familles de valeurs se distinguent par leur niveau de défiance, bien plus élevé chez les Laissés pour compte. Les Militants désabusés peuvent porter un regard critique, et les rejoignent ainsi sur une forte défiance envers le gouvernement par exemple. Mais à l’inverse, ils expriment bien plus de confiance envers les associations et les représentants d’association, ainsi que les médias ou encore les syndicats. A l’inverse, les Laissés pour compte font d’abord confiance à leurs proches.

Dans cette logique de confiance de proximité, les Militants désabusés, au niveau local, en conversation directe, peuvent devenir des émetteurs de confiance pour les Laissés pour compte. 

D’autres émetteurs potentiels peuvent permettre d’adresser ces deux familles de valeurs :

  • Des mamans-solos
  • Des agriculteurs-rices
  • Des étudiant-es
  • Des infirmières, des aides-soignantes
  • Des organisations de solidarité, d’action sociale
  • Elise Lucet, Cash Investigation
  • Les victimes du changement climatique, et notamment des victimes françaises
  • Les services publics
  • Des enseignants
  • Des employés de grandes entreprises (comme Total par exemple) qui parlent du changement climatique, dénoncent des doubles-discours.
  • François Ruffin, Olivier Besancenot
  • Ingrid Levasseur, Priscilla Ludosky
Version au
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